e ne puis souffrir que tu critiques la Tibérine, sa boue et ses hivers, ô toi que la boue ne salit jamais, toi qui marches sur la pointe des pieds et qui te promènes sur des planchers, homme ailé, aérien, emporté par la flèche d’Abaris [1], — puisque tu veux fuir la Cappadoce, tout Cappadocien que tu es.
2. Vous faisons-nous quelque tort parce que vous êtes pâles, parce que vous respirez à peine et que le soleil vous est mesuré, tandis que nous sommes gras, rassasiés et au large ?
3. Mais (dites-vous), vous jouissez aussi de ces avantages, et, en plus, vous avez des plaisirs, vous êtes riches, vous flânez sur les places publiques. — C’est ce dont je ne vous félicite pas. Cesse donc de critiquer notre boue, car ce n’est pas toi qui as créé ta ville, pas plus que nous l’hiver ; sinon, nous te reprocherons, non par la boue, mais les bouges [2] et tout ce que les villes offrent de mauvais.